L’alimentation en question
M.V Laurent Avril 2022
.
.
L’alimentation occupe une vaste place dans nos vies et nous amène à définir certains sujets qui lui sont liés.
Par exemple :
.
I - QUE SIGNIFIE "MANGER ET BOIRE " ?
.
Moment convivial ou social chargé de schémas culturels et de croyances, la nourriture dépasse le seul cadre de nos besoins physiologiques.
.
Manger et boire sont avant tout des actes quotidiens qui, sur le plan physique, répondent à nos besoins fondamentaux de faim et de soif.
La vie de notre corps physique est menacée si nous ne satisfaisons pas nos sensations de faim et de soif.
Sur le plan psychique, lorsque nous partageons un repas en famille ou avec des amis ou prenons un pot entre collègues, nous vivons un moment social et convivial. Ce sont nos besoins humains de joie, de bonheur et de sociabilité qui entrent en jeu.
Sur le plan mental, nos croyances et nos idées sur la question de l’alimentation, les schémas que nous suivons lorsque nous achetons et cuisinons les produits qui nous nourrissent, constituent notre culture personnelle. Celle-ci se construit en famille, dans une région, un pays donné, au sein d’une vie sociale, culturelle et professionnelle, propre à chacun.
D’une manière générale,
l’ensemble de nos expériences vécues sur ces trois plans
est la base du « comment nous ressentons et pensons le monde ».
Le « comment nous mangeons et buvons » fait partie de ces expériences.
.
Or la situation actuelle, nous bouscule…
.
.
Qu’elle soit d’ordre économique, sociale, climatique ou environnementale, cette situation sollicite en nous des transformations, jusque dans nos habitudes alimentaires
Nous sommes « invités gentiment » à changer nos schémas et même à développer notre sens altruiste, sans quoi nous serons confrontés dans le futur, à des difficultés encore plus grandes.
.
II - COMMENT PRENDRE EN MAIN CE CHANGEMENT ?
Nous pouvons commencer par
recentrer notre réflexion sur ce qui nous fédère et nous relie
car, bien que tous différents, nous sommes néanmoins des êtres vivants et nous avons tous besoin de la nature pour vivre.
.
Recentrer notre réflexion sur ce qui nous fédère et nous relie
... nous avons tous besoin de la nature pour vivre
.
Vivre dans la nature
Nous pouvons imaginer et partager de multiples occasions pour cela.
Ressentir nos liens avec la nature
Nous avons en nous les 4 éléments de la nature :
l’élément TERRE qui nous apporte les minéraux,
l’élément EAU qui constitue environ 70-75 % de notre corps,
l’élément AIR que nous respirons
l’élément FEU dans la chaleur de notre sang.
Les saisons de notre vie sont équivalentes aux saisons qui se déroulent dans la nature sur une année.
Ce qui est vivant suit le même processus : naissance, croissance, développement, déclin, mort, renaissance…
De même nos émotions et nos pensées surgissent, vont et viennent avec plus ou moins d’ampleur et disparaissent, se transforment puis renaissent...
Si par l’observation, le ressenti et l’expérience, nous remarquons que notre constitution et nos processus vitaux sont le reflet de ce qui se passe dans la nature, il nous sera plus facile de devenir conscients des liens qui nous unissent à elle car le vivant est en circulation continue non seulement au sein de la nature mais aussi jusqu’aux confins de nous-mêmes.
Ainsi peuvent s’éveiller ou se réveiller des sentiments de vénération, de respect et d’amour envers la nature.
.
.
III - UNE ALIMENTATION SAINE, POURQUOI ?
.
Une alimentation saine peut nous aider à prendre soin à la fois de la nature et de nous-mêmes.
La nature dans son ensemble, la terre nourricière en particulier ou notre propre santé ont besoin des mêmes soins, basés sur la connaissance, l’attention et l’expérience sur le terrain.
Par définition, une alimentation saine consiste à manger de manière équilibrée des produits sains.
Elle optimise pour chacun, ses chances de rester en bonne santé tout au long de la vie, dans une relation harmonieuse entre soi et le monde.
.
.
.
Prendre soin de sa santé
c’est également prendre soin de la nature.
Nous visons une alimentation saine lorsque nous adoptons un modèle d’agriculture et d’élevage qui protège et régénère le vivant tout en fertilisant la terre naturellement.
Le choix entre tel ou tel modèle d’agriculture et d’élevage, est en effet crucial car il nous implique sans que nous en ayons vraiment conscience, non seulement en tant que consommateurs, mais également en tant qu’habitants de la planète que nous nommons TERRE.
Que de questions à se poser !
.
Quel modèle agricole pour quel impact?
Ce modèle a-t-il un impact positif ou négatif sur notre santé ?
Le mode de culture ou d’élevage proposé respecte-t-il la terre qui nous nourrit, les personnes qui travaillent, les animaux… ?
Ce modèle a-t-il des conséquences positives ou négatives sur l’environnement, proche et même lointain ?
Face au choix des aliments que nous consommons quelles sont nos priorités (prix, qualité, plaisir, facilité… ) ?
Avons-nous conscience de notre responsabilité dans l’évolution de l’alimentation dans le monde à venir pour nous-mêmes, notre environnement et les générations futures ?
Plus on se relie à la nature, mieux on peut la
« com-prendre » (prendre avec) et coopérer avec elle.
Avons-nous conscience de notre responsabilité dans l’évolution de l’alimentation dans le monde à venir pour nous-mêmes, notre environnement et les générations futures ?
.
.
Nous avons également besoin de retrouver du bon sens pour :
- Rééquilibrer les échanges trop importants des denrées nourricières au niveau mondial,
- Respecter des cultures vivrières de chaque pays, tellement indispensables aux populations locales,
- Transformer le modèle alimentaire actuel en un modèle plus vertueux qui implique le respect du vivant et le respect de l’autre.
En ce sens, le choix d’une alimentation saine peut devenir une démarche altruiste.
.
..
IV - QUE SIGNIFIE MANGER SAINEMENT DANS UNE DEMARCHE ALTRUISTE ?
.
..
- Manger local: Réduire la distance entre producteur et consommateur (fraîcheur et qualité des produits, économie d’énergie fossiles ou dangereuses),
- Manger simple: Eviter les produits transformés autant que possible. Moins le produit est transformé, plus il contient les nutriments nécessaires à la vie. Moins il est transformé moins il nécessite de l’énergie pour le fabriquer, l’emballer, le transporter et traiter les déchets,
- Manger modérément selon ses besoins réels permettant de limiter l’hyper-consommation,
- Choisir ses aliments en considérant l’impact environnemental de leur production (engrais naturels, nourriture des animaux à base de végétaux sans pesticides, moins d’énergie consommée à tous les niveaux…),
- Manger afin de rester en bonne santé en s’adaptant aux besoins différents, selon l’âge, l’activité, le lieu de vie et même le tempérament de chaque individu. C’est également éviter bon nombre de maladies, alléger le travail des médecins surchargés et alléger les dépenses de santé et le déficit de la sécurité sociale.
C’est une démarche qui va beaucoup plus loin que prendre soin uniquement de sa propre personne.
.
.
V - LA NOTION DE PRIX DANS TOUT CELA ?
Le coût d’une alimentation plus saine est une question assez simple à résoudre à partir du moment où l’on change un peu les habitudes alimentaires.
.
.
Changer les proportions, intégrer quelques repas sans protéïnes animale, faire soi-même…
Changer un peu ses habitudes alimentaires...
Côté pratique, il s’agit simplement de changer les proportions : chacun peut constater par lui-même que les protéines animales (viandes, poissons, produits laitiers…) et les boissons sucrées et alcoolisées alourdissent largement le budget. La logique nous amène à diminuer les protéines animales au profit des protéines végétales apportées par les légumineuses (lentilles pois, haricots, fèves…) associées aux céréales (riz, sarrasin, blé, millet…). Ceci signifie, commencer par intégrer quelques repas par semaine sans protéines animales et sans boissons sucrées ou alcoolisées.
Nous pouvons aussi regarder parmi les produits transformés, ceux que nous choisissons de ne plus mettre sur la table.
Le montant de la facture diminue de façon surprenante.
Un autre facteur pour faire descendre le coût est de prendre du temps pour organiser les repas et faire soi-même les salades, les plats…
Côté légumes, s’il est vrai qu’en retour, la préparation nécessite un peu plus de temps quelquefois, cela peut néanmoins, donner l’occasion de partager les tâches en famille, jouer avec le plaisir gustatif ou les couleurs : fruits et légumes crus embellissent les assiettes de leurs couleurs vives et offrent un éventail de parfums et de saveurs très variés.
Ceci est une manière toute simple d’introduire la beauté dans ce moment de convivialité.
Certains préfèreront chanter, raconter des blagues ou écouter de la musique.
Les rôles se sont-ils déjà figés au sein de la famille ?
Cela vaut la peine de se pencher sur le sujet tous ensemble.
Qui peut faire quoi ? Quand ? Peut-on rendre l’organisation plus efficace pour résoudre la question du manque de temps ?
Avec pour résultat du plaisir à partager les repas et une adhésion totale à l’objectif que l’on s’est choisi ensemble.
Dans le cas de la sobriété volontaire qui ne dépend pas des moyens financiers dont on dispose mais d’un choix libre, on peut tout à fait suivre les suggestions proposées ci-dessus.
VI - AGIR EN CONSCIENCE ?
Transformer nos habitudes alimentaires n’est pas une mince affaire.
Elles sont ancrées si fortement dans nos vies que bien souvent, la volonté ne suffit pas pour s’y atteler.
La première étape, le décryptage.
Proposé comme un jeu, il permet de prendre conscience.
D’où viennent ces habitudes ? Famille, contexte social, professionnel, culturel…?
A quelle époque se sont-elles forgées ? Enfance, adolescence, jeunesse, etc…
Sont-elles bonnes pour moi ? S’approchent-elles d’une certaine dépendance ?
Etc…
Puis, on peut regarder l’impact des influences extérieures, comme les incitations publicitaires, sur nos goûts, nos désirs, nos achats, etc…
Enfin et en raccourci, nous mettrons en lumière nos véritables besoins et adapterons dans ce sens la préparation de nos repas.
Cette liste est loin d ‘être exhaustive, ce sont juste quelques pistes.
En résumé,
- revoir nos habitudes alimentaires dans un premier temps puis, manger local, simple, modérément en choisissant la qualité des aliments consommés, pourrait participer grandement à remédier aux nombreux déséquilibres auxquels nous devons faire face actuellement.
- rendre à la terre des sols régénérés, vivants et fertiles, protéger la qualité de l’eau et de l’air, diminuer les déchets de tout ordre et pourquoi pas répartir plus justement les richesses et les biens communs. Tout ceci pourrait même nous aider à atténuer le dérèglement climatique car tous ces phénomènes sont intimement liés et interdépendants.
.
Chacun des acteurs concerné par l’alimentation (production, commercialisation, acheminement, vente au particulier, consommation), chacun d’entre nous en fait, peut contribuer selon ses possibilités et quelque soit sa place, à ce que notre planète soit respectée et puisse encore nous nourrir longtemps et sans discrimination.
Une société où convivialité, plaisir de manger et alimentation saine pourront cohabiter.
Sentir la vie qui nous traverse tous,
se relier à soi-même, aux autres et à la nature,
est une clé possible
pour donner l’ « en-vie » de transformer nos habitudes alimentaires et d’alléger notre empreinte sur la Terre.
De nombreux sites et ouvrages spécialisés nous informent avec précision sur ces sujets incontournables et passionnants.
Sur le même sujet, voir les articles du Porte-Voix (cliquer sur les liens ci-dessous):
Maraîchage participatif / Les Articles | Porte Voix (webador.fr)
Pour un usage citoyen des terres agricoles / Les Articles | Porte Voix (webador.fr)
Communes à croquer / Les Articles | Porte Voix (webador.fr)
.
/
.
..
.
.
.
Créez votre propre site internet avec Webador