La sophrologie: pourquoi?

Interview Sophrologie Le Bono

La pandémie actuelle et la politique de distanciation sociale associée a créé un malaise dans notre société.

Que dire de la Guerre Ukraine-Russie qui menace la survie de l’être Humain et qui entretient une atmosphère de survie et d’adaptation physique et mentale inconsciente ?

Alors comment faire pour se sentir bien dans une société où l’autre est différent où l’autre a sa propre liberté d’être, d’agir et de penser ?

Sommeil, vie quotidienne, activités de loisirs, vie conjugale, familiale, conditions de travail, solitude, isolement social… 

L’accentuation de nos difficultés a mis à jour une carence éducative et culturelle dans la gestion de ces difficultés notamment en Occident. Etes vous du genre à attendre d’être malade pour vous faire aider ? Ou êtes vous un adepte du « mieux vaut prévenir que guérir ? »

Il existe un panel d’outils qui aujourd’hui nous permettent d’accéder à un meilleur équilibre émotionnel,

sans compter la multiplication des activités et formations en faveur d’une communication plus harmonieuse entre les personnes.

 

Alors concrètement on fait comment pour gérer les peurs, les angoisses, les inquiétudes ?

Est il intéressant d’apprendre à gérer nos émotions et notre mental ou est-ce utopique ?

Quels bénéfices peut on retirer d’une telle gestion et vers qui se tourner ?

Pour tenter de répondre à ces questions, je suis allé à la rencontre de Sandra Kervadec, sophrologue certifiée RNCP au sein même de notre commune du Bono, pour qu’elle nous explique en quoi la sophrologie peut contribuer à un meilleur équilibre physique et mental.

Peux tu, Sandra, nous parler du rapport qu'entretiennent les émotions avec notre santé ?

 

Les émotions sont parties intégrantes de nos vies. Elles reflètent notre « météo intérieure ».

Elles influent énormément sur notre bien être psychologique et physique et par répercussion sur notre vie de famille, sur nos relations sociales et sur nos activités professionnelles.

 

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise émotion. Culturellement parlant, certaines émotions sont plus acceptables que d’autres. Pleurer peut être vu comme un signe de faiblesse pour certains et de liberté pour d’autres. La colère peut être signe d’autorité pour certains et de folie pour d’autres. La joie peut être vue comme de l’orgueil ou un signe de bonheur pour d’autres. Finalement la société a tendance à juger les émotions des autres sans véritablement se connecter aux siennes !

 

Une émotion exprime un besoin, la sophrologie permet par sa pratique :

-D’écouter le message de son corps après avoir effectué l’exercice de sophrologie (exemple mal à la gorge, mal de tête, relâchement, apaisement, étirement)

-De mettre des mots sur les ressentis (boule dans la gorge, resserrement, lourdeur)

-De prendre conscience de l’émotion qui en découle (tristesse)

-D’accepter  l’existence de cette émotion en l’accueillant sans jugement (recentrage)

-De se libérer de l’émotion dès lors que la personne en a pris conscience afin de ne pas accumuler des tensions émotionnelles sources de symptômes psychosomatiques par exemple ( et cela par le biais d’exercices de relaxation dynamique en sophrologie, pratique sportive et culturelle, méditation)

 

Une émotion contenue se manifestera d’une manière ou d’une autre, un peu à l’image d’une cocotte minute. Le corps a des capacités d’adaptation limités et finira à retardement à manifester ce qu’il ne va pas…

Nous sommes souvent démunis face à nos émotions, avec souvent peu ou pas de repères pour gérer notre vie émotionnelle.

 

Adultes, enfants ou adolescents, nous n’avons reçu que peu ou pas d’éducation quant à la gestion de nos émotions et nous sommes effectivement bien souvent démunis face à nos charges mentales, stress et autres émotions négatives.

Et pourtant, en prenant soin de notre mental, nous prenons soin de notre santé et plus largement de nos relations sociales, de notre famille, de nos amis. Il y a une prise de conscience de plus en plus forte et de nombreux livres en lien avec les émotions se sont multipliés ces dernières années, ça bouge dans le bon sens !

Des ateliers de parentalité positive se développent, les ateliers de méditation de pleine conscience sont proposés par des psychologues, je suis confiante. Les associations proposent de plus en plus la sophrologie au même titre que le yoga, toutes ces pratiques d’influence orientale, aident à cette gestion émotionnelle.

 

Gérer son mental, c’est prendre soin de sa santé + image.

 

 

Comment la médecine hospitalière ou de ville intègre t elle aujourd’hui la gestion du mental dans ses pratiques?

 

Alfonso Caycédo le créateur de la méthode était lui-même neuropsychiatre à Madrid. Il a créé la méthode en alternatif aux electro-chocs pratiqués dans son service de psychiatrie.

Des médecins et des infirmiers, conscients du rôle du mental dans la santé de leurs patients, commencent à se former à différents types de médecines alternatives dont la sophrologie qui est une science elle-même créée par un médecin.

Par exemple, Dr Patrick Chené était obstétricien et un grand médecin sophrologue reconnu à Paris. La sophrologie a été reconnue comme soin oncologique de support dans le dernier plan anti-cancer.

Les chirurgiens utilisent également la sophrologie pour la préparation mentale des patients dans des opérations parfois lourdes.

Les médecins généralistes recommandent de plus en plus la sophrologie pour contrer le « mauvais » stress, l’avantage est qu’elle ne comporte pas de contre-indications, elle est accessible à tous et à toutes, sans effet secondaire.

Mais attention à ne pas confronter médicament et sophrologie.

La sophrologie ne se substitue pas à un traitement médical, elle ne soigne pas, elle est complémentaire et a un but préventif. Dr Patrick Chené a constaté que ses patients qui alliaient sophrologie et traitement conventionnel avaient des résultats positifs plus rapidement « visibles » que les autres.

Pourquoi n’est elle pas plus développée ? 

 

A mon sens il y a deux hypothèses.

La première, c'est que la sophrologie n’est pas encadrée par une formation d’Etat.

Quelques écoles de sophrologie permettent de faire passer un examen de certification professionnelle, que je détiens en ce qui me concerne, mais toutes ne le proposent pas.

Ainsi, un thérapeute peut se prétendre sophrologue sans véritablement avoir suivi une formation de qualité, en présentiel.

C'est à mon sens un frein pour le développement de la sophrologie qui parfois cumulent des casquettes qui n'ont rien à voir avec la sophrologie et qui, à mon sens, sème la confusion et la desserve

Toutefois la certification professionnelle n’est pas gage d’un bon professionnel cela dépend du temps que le sophrologue investit dans sa pratique quotidienne de la sophrologie et de ses qualités humaines.

Certains affichent leur casquette de sophrologue parmi d’autres pratiques qui n’ont rien à voir avec la sophrologie.

Attention à ne pas confondre la sophrologie avec d’autres pratiques. Il est important que le praticien vous explique clairement ce qu’il va faire. Il peut comme, toute pratique non réglementée, y avoir des dérives sectaires, il faut que la personne qui consulte le praticien y trouve un bénéfice et que le tarif soit affiché.

Si le praticien vous fait pratiquer une autre technique que de la sophrologie il doit vous en informer afin que vous ne confondiez pas avec autre chose.

S’il utilise le mot sophrologie pour vous coacher et vous dit comment vous devez gérer votre vie ce n’est pas de la sophrologie, c’est un coach qui va utiliser deux/ trois mouvements de sophrologie mais ce n’est pas de la sophrologie ! La sophrologie est une science visant à harmoniser le corps et l’esprit, elle est non tactile et non ésotérique.

Si un thérapeute utilise du magnétisme ou vous fait un modelage, ce n’est pas de la sophrologie.

Le sophrologue doit répondre à un code déontologique strict et le mentionner sur son site internet, il doit également préciser la formation suivie.

La Chambre Syndicale de la Sophrologie et les syndicats de sophrologues répertorient les écoles de sophrologie certifiantes référencées non caycédiennes. https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/titre-rncp/

Le réseau des Sophrologues Caycédiens respecte la sophrologie du fondateur d’Alfonso Caycedo (SOFROCAY).

Tous les sophrologues utilisent la même méthode mise au point par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo. La distinction entre les deux courants vient de l’orientation tardive du fondateur vers des valeurs de développement personnel du sophrologue (en tant qu’individu) et non plus uniquement de ses compétences techniques d’accompagnement thérapeutique.

 

Code déontologique du Sophrologue (annexe 1)

 

La deuxième hypothèse est que la sophrologie trouve ses influences dans des médecines orientales.

La Sécurité Sociale ne rembourse pas les actes de médecines alternatives, elle rembourse la médecine occidentale, ainsi le reste à charge peut être un frein pour certaines personnes.

Toutefois, les mutuelles, depuis la pandémie du covid 19, sont de plus en plus nombreuses à rembourser quelques séances de sophrologie.

La médecine préventive prévient les risques liés au mauvais stress et de ce fait diminue les dépenses de santé à court ou long terme,  pour les mutuelles et assurances c’est un bon investissement !

L’idée est de prendre soin de soi avant d’éviter de tomber malade en pratiquant quelques séances d’initiation.

Essayer la sophrologie c’est expérimenter un outil qui nous aidera toujours d’une façon ou d’une autre, ce n’est pas moi qui l’invente ce sont les personnes qui me le disent.

Tu me disais que le patient avait un rôle essentiel à jouer en sophrologie.

Quel est le rôle du patient dans la gestion de sa souffrance ?

 

Dans la sophrologie, la personne a un rôle à jouer. Il est acteur dans l’amélioration de son bien être. Elle n’est plus passive face à sa vie intérieure et émotionnelle. L’anamnèse de la première séance permet de savoir comment se sent la personne dans vie en balayant ses ressentis dans sa vie de tous les jours (comment vous sentez vous avec vos enfants, avec votre conjoint, dans votre vie professionnel, quel est votre état de santé) Le comment est important, l’écoute est importante.

Avec un entraînement et des exercices adaptés, la personne reprend elle-même le contrôle de sa vie émotionnelle et récupère une capacité d’agir qui se tourne vers le mieux être. La personne qui vient voir un sophrologue définit un objectif en lien avec ses problématiques, c’est la personne qui sait, c’est au sophrologue de s’adapter au fur et à mesure et non l’inverse.

 

En sophrologie le patient est actif ! + image

La sophrologie est-elle une recette miracle face à nos problèmes?

 

Elle apprend à mieux vivre les situations difficiles. Elle permet de porter un regard différent sur les événements par différentes techniques.

Elle vous accompagne dans votre vie et vous aide à mieux vivre et à mieux évoluer dans les problèmes que vous rencontrez.

En récupérant un équilibre émotionnel, vous récupérez une stabilité mentale et donc une meilleure capacité d’action face à des événements. Bien évidemment ce n’est pas la sophrologie qui va changer le problème en soi, elle va vous donner des outils pour ouvrir votre regard et l’aborder d’une manière positive en se concentrant sur vos ressources (votre corps, et votre esprit) L’avantage c’est que la sophrologie est une ressource que vous pouvez utiliser partout dans n’importe quel contexte contrairement à d’autres outils qui nécessitent un contexte ou du temps, je pense au sport par exemple.  Sur votre lieu de travail, face à un supérieur hiérarchique ou un client mécontent allez-vous pouvoir tout de suite faire un footing pour évacuer ? Il y aura une tension de plusieurs heures voire de plusieurs jours pour peu que le soir la vie de famille ne permette pas d’aller courir… Vous me suivez ? La sophrologie est complémentaire au sport mais comme un sport, elle doit se pratiquer régulièrement pour progresser et l’intégrer dans une routine de gestion émotionnelle.

 

Il y a quelque chose d’intéressant que tu soulèves là.

Tu avances là l’hypothèse qu’indépendamment des problèmes que nous rencontrons,  et sans chercher forcément à les résoudre, la manière dont nous les abordons nous offre la possibilité de développer du mieux être ou au contraire de rester dans notre souffrance et que la sophrologie se transporte partout.

 

En fait, la souffrance ou le mieux être ne règle en rien le problème auquel nous sommes confrontés.

Même si le mieux être est bien plus aidant que la seule souffrance dans la gestion de nos ennuis, il est des cas où nous ne pouvons rien faire pour améliorer les conditions extérieures de notre existence.

Parfois, nous ne pouvons agir que sur notre mental…pour vivre mieux.

Pourquoi s’en priver?

 

Parfois, nous ne pouvons agir que sur notre mental… pour vivre mieux. 

Pourquoi s’en priver?  + image.

 

Concrètement, comment cela se passe-t-il ?

Il s’agit pour la personne de réussir à opérer des changements d’habitudes.

Et pour procéder à ces changements, l’investissement de la personne est essentiel :

  • Essentielle dans la phase d’apprentissage lors des séances individuelles et ou collectives avec le sophrologue.
  • Essentielle pour la mise en pratique des apprentissages dans le quotidien de la personne

La sophrologie n’est pas un médicament.  La personne doit être active dans sa recherche du bien être c’est essentiel ! C’est un peu comme le judo ou la danse, une fois ça fait du bien, un entraînement régulier permet de progresser et d’acquérir des habitudes positives, c’est un cercle vertueux !

Comment fait on pour changer nos habitudes, pour se re-programmer pour plus de bien être?

 

Nous sommes tous différents et chacun, selon notre histoire, nos propres perceptions, chacun trouvera les exercices qui lui conviendront le mieux. Il y a 27 exercices de relaxation dynamique répertoriés et 26 sophronisations, tous personnalisables, sans compter les exercices complémentaires issus de la méditation, du yoga et de la cohérence cardiaque.

 

La séance se déroule sur :

-Des exercices respiratoires

-Des exercices de concentration

-Des exercices de contraction-relâchement

- Une visualisation de souvenirs, d’images inventées, de projections positives

Le sophrologue propose des « intentions » à chaque mouvement pour donner du sens ou bien laisser la personne vivre le mouvement à l’aide de consignes techniques. Le sophrologue choisit les mouvements en fonction des besoins exprimés par son client.

 

Exemple : le pompage des épaules : j’inspire je retiens ma respiration je ferme les poings et je hausse les épaules de haut en bas et je souffle par la bouche.

Ici dans ce cas je propose de prendre dans les poings des valises de soucis que la personne va déposer au sol ou bien des cailloux de stress selon les ressources de la personne. Tu vois l’idée? Il y a une pause de 3 à 5 secondes pendant laquelle j’invite la personne à se connecter aux sensations dans ses bras, ses mains, et on le refait une 2ème fois ensemble et une 3ème fois la personne s’autonomise et le refait à son rythme. Cela parait basique mais le cerveau croit tout ce que vous lui dites ! Le temps de pause permet d’apprendre à faire des pauses pour écouter les ressentis dans son corps.

 

L’entraînement, la répétition et l’autonomie sont primordiales.

Avec ma voix de sophrologue qui abaisse leur état de vigilance pour atteindre l’état sophroliminal recherché, la personne lâche prise vers son inconscient et se reprogramme en liant l’intention et le mouvement dans son cerveau. Pour le cerveau, la personne a bien relâché ses valises de soucis au sol, et va permettre d’induire des sensations de légèreté dans le corps par exemple. Et ce travail bien évidemment se fait au fil des séances plus en profondeur pour permettre à la personne de se libérer de ses angoisses et installer un état de sérénité, en activant son potentiel.

La sophrologie c’est un travail sur soi quand on veut que les effets soient durables dans le temps, c’est un accompagnement qui en général bouscule ce n’est pas que du bien être. La sophrologie en individuel c’est si puissant. Quand la personne va jusqu’au bout d’un accompagnement (une dizaine de séances) cela demande de puiser à l’intérieur de soi pour amener les changements positifs nécessaires pour contrer durablement le stress et l’anxiété. Mais il faut être courageux. Ce n’est pas encore la majorité qui accepte ou est capable de travailler autant sur soi et de se remettre en question… Certains n’en ressentent pas le besoin car culturellement parlant on ne l’a pas induit tôt. Quand la maladie arrive la motivation n’est pas la même…

Toutefois, pratiquer la sophrologie de temps en temps en séance collective par exemple c’est déjà semer une graine positive à l’intérieur de soi…

 

Qu’est-ce que permet la sophrologie ?

 

La sophrologie vise à harmoniser le corps et l’esprit et surtout à rendre la personne AUTONOME pour le faire ! Le pouvoir de la concentration est très puissant à apaiser l’esprit, la REPETITION est au cœur de la méthode, je refais et je refais les mêmes exercices en modifiant leurs intentions : l’idée est que cela devienne un automatisme pour que la personne se les approprie et les refasse dans son quotidien à sa façon.

 

Dans tous ces exercices, l’idée est de faire une pause de quelques secondes après chaque mouvement  pour ressentir :

-Les effets physiques (fourmillement, chaleur, douleur, relâchement, fraîcheur, rigidité etc.)

-Les sensations dans le mental (une phrase, une pensée, un mot, une image)

-Les sensations émotionnelles (une émotion ressentie en faisant tel ou tel exercice)

Le but en sophrologie est de laisser le corps réagir sans se dire forcément qu’il va ressentir de la détente, la méthode induit des sensations propres à chacun, certains sont tellement tendus qu’en se détendant, des douleurs apparaissent. Le but est d’être dans un état proche du sommeil appelé état sophroliminal, et d’être au plus proche de ce que l’on est au fond de soi.

L’idée est d’écouter son corps, sans le juger, dans la bienveillance, la sophrologie est un excellent outil pour mieux se connaître.

Tu me disais que, parmi tous ces possibles, la respiration était un aspect très important et presque incontournable de la sophrologie.

Pourquoi ?

La respiration, c’est la vie.

Cessez de respirer 30 secondes, ou respirez à moitié pendant 2 minutes, et vous constaterez rapidement que votre fatigue va très vite augmenter, votre irritation, votre stress.

Une mauvaise respiration ne suffit pas à perdre pied, mais elle y contribue dans une part non négligeable. La respiration alimente notre corps, notre cerveau nourrissant par là nos possibilités d’évolution et de changement.

La respiration est associée à chacun des mouvements proposés (on retient l’air, on inspire et on expire plus longtemps ou sur un temps donné, on stimule la respiration claviculaire, thoracique, abdominale et complète)

A la naissance, observez les bébés qui dorment paisiblement, leur ventre bouge. A la maternelle à mesure que l’enfant grandit, la respiration devient de plus en plus haute ou s’inverse (je rentre le ventre à l’inspiration, je sors le ventre à l’expiration) signe d’adaptation à notre mode de vie, qui va toujours plus vite et qui multiplie les activités…

Une respiration complète part du ventre jusqu’aux clavicules et cela peut s’apprendre dès le plus jeune âge. Prendre le temps de respirer, faire des pauses, ralentir est un apprentissage que la sophrologie propose, à l’heure où dans notre société occidentale le « faire » est synonyme de profiter de la vie, je suis d’avis à dire que pour profiter il faut aussi apprendre à s’arrêter…et à apprécier en profondeur une chose à la fois.

 

 

Il y a eu il y a quelques temps un café citoyen sur l’entraide au Bono.

Difficultés et solitude des aidants, détresse des parents de jeunes enfants et/ou d’adolescents, souffrance des personnes âgées en proie à l’isolement social... 

Comment la sophrologie peut elle nous aider à traverser ces difficultés ?

La sophrologie nous aide à libérer les émotions au fur et à mesure pour installer un maximum de calme notamment face aux enfants qui nous bousculent parfois émotionnellement. 

Lorsque la fatigue et la frustration arrivent, parfois on ne s’en rend pas compte et hop c’est le mot de trop ou le ton trop élevé. L’idée est de contrer ces habitudes par d’autres habitudes pour développer une vie sociale et familiale harmonieuse. Je pratique la sophrologie avec mes enfants, cela fait partie de leur éducation, on apprend tous ensemble à reconnaître nos émotions, à se relaxer, et à faire des petits mouvements pour évacuer une contrariété pour mieux vivre en famille. C’est un apprentissage, j’apprends moi-même tous les jours! Pour mes enfants plus tard, ce sera plus naturel, l’idée est créer un cercle vertueux…

Pour les personnes âgées, un exercice comme la vivance des 5 sens permet de stimuler des sensations qu’ils pensaient avoir perdus. L’idée en sophrologie est de se reconnecter à des sensations positives déjà vécues parfois en revivant un souvenir.

En pratiquant la sophrologie on s’offre un cadeau à soi même et en même temps aux autres ! Et oui…reconnaître ses émotions, les libérer engendrent moins de tensions, plus de calme donc une société plus apaisée. Nous sommes malheureusement capables de créer un cercle négatif de ressassement (informations anxiogènes à la TV ou journaux) je pense qu’il est grand temps de créer un cercle vertueux positif qui génère d’autres comportements profitables à tous. Nous avons chacun notre part de responsabilité dans le monde que nous avons créé aujourd’hui. Les champs d’application sont vastes (voir annexe 2).

 

L’éducation à la gestion de nos émotions et de notre mental commence timidement à arriver sur les bancs de l’école.

Interviens tu dans les écoles et comment les enfants interagissent ils avec la sophrologie ? 

Les enfants s’émerveillent de tout et ont peu ou pas d’apriori, pour leur apprendre la sophrologie je passe par l’imaginaire en leur racontant une histoire, à travers les contes sophrologiques les enfants pratiquent de manière ludique. Certains enfants d’habitude étiquetés hyperactifs se retrouvent parfois bien calmes à l’issu de la séance ! Et oui, certains enfants y trouvent un vrai moyen enfin d’apprendre à faire moins vite grâce à l’imaginaire !

Dans une société qui va toujours plus vite et qui développe les écrans, on a les enfants qui vont avec ! Les enfants bougent ! Ils sont actifs et sont curieux parce que la société va très très vite, la sophrologie leur permettra de reprendre la main en leur apprenant qu il est possible de s’arrêter aussi, de ralentir et de faire… mais moins vite !

Beaucoup ne savent pas comment respirer et où ils respirent, en sophrologie je reviens sur les bases : j’ai un corps : un cœur qui bat, des poumons qui respirent, un estomac qui digère, un cerveau dans ma tête….et j’ai un esprit… Je leur fait vivre des temps de pause pour qu’ils se reconnectent à leur capacité naturelle d’inventer, de rêver, de se souvenir, d’inventer et de ressentir une émotion. La sophrologie apprend aux enfants à ne rien faire que d’écouter leur corps et leur instinct créatif…Une vrai pause parfois pour des enfants qui multiplient les activités sportives et culturelles en plus de l’école et des devoirs…Les enfants sont également sujets au burn-out, « ne rien faire » pour écouter son corps et prendre conscience qu’on a les ressources à l’intérieur c’est un bel apprentissage…Les écoles accueillent de plus en plus les sophrologues, les enseignants y voient des outils très ludiques pour ramener le calme et aider les enfants à se sentir bien dans leur peau à l’école car les journées sont longues. Prochainement j’animerai une séance offerte par la mairie du Bono pour les enfants à la médiathèque. Je souhaite rendre accessible la sophrologie dès le plus jeune âge à tous.

As-tu connaissance de pays où l’éducation à la gestion de nos émotions et de notre mental  a été mise en place et peux tu nous en dire éventuellement quelques mots ?

Le yoga, la méditation et les médecines alternatives se développent en Occident.

La médecine traditionnelle désigne la médecine associée aux pays de l’est de l’Asie, tels que la Chine (médecine traditionnelle chinoise), le Vietnam, le Japon et la Corée. De nombreuses méthodes de médecine traditionnelle ont été approuvées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des recherches rigoureuses en Chine et dans le monde ont montré que la médecine chinoise peut être utile pour de nombreux types de maladies.
La méditation japonaise « zazen » est connue à travers le monde pour ses vertus spirituelles et ses effets sur le bien-être physique et mental. Le bouddhisme tibétain présente un vaste panel de pratiques associant éthique, méditation et sagesse.

En Occident, le yoga se développe massivement il suffit de voir les cours de yoga qui se multiplient dans les lieux associatifs. La sophrologie, quant à elle répond à un public plus large encore en s’adaptant avec aisance aux personnes âgées. Les mœurs changent, les occidentaux sont tellement stressés qu’ils veulent compenser leur mode de vie par une pratique améliorant leur bien être…L’intention liée aux médecines alternatives en Occident n’est donc pas la même mais notre société a besoin de temps pour procéder à des changements profonds. Il y a des enjeux économiques et commerciaux très puissants au-delà du bénéfice évident de la population de voir la sophrologie s’élargir à tous. Je reste confiante, les personnes savent ce qui est bon pour elles à un moment donnée de leur vie, la population saura réclamer ce qui est bon pour elle, c’est déjà le cas sur certaines communes et métropoles où la sophrologie et la communication bienveillante obtiennent des financements. Le secteur associatif se développe, c’est unis que nous pourrons démocratiser la sophrologie pour qu’elle ne soit pas réservée qu’à ceux et celles qui peuvent payer. C’est grâce à une association que j’ai connu la sophrologie, je me suis formée initialement à la sophrologie pour partager cet outil qui m’a tant appris. Avec du recul, je ne saurai pas faire autrement que de la rendre accessible à tous et à toutes je crois que c’est ce qui me ressemble le plus donc mes actions seront encore plus orientées en ce sens.

Tu me disais que la sophrologie véhiculait des valeurs.

La sophrologie, c’est aussi des valeurs et des états d’esprits que l’on va chercher à cultiver pour notre bien être et celui des autres.

La sophrologie se tourne vers le bien être et donc très naturellement vers des valeurs capables de porter ce bien être.

L’adaptation, la bienveillance, le non jugement, l’écoute, le respect, l’ouverture d’esprit, la tolérance, la confidentialité, l’autonomie, l’adaptation, l’égalité des personnes.

Ces valeurs font parties intégrantes de la sophrologie et du parcours de soin qu’elle propose, cela demande une certaine discipline et un certain effort car ce ne sont pas des valeurs forcément portées au quotidien dans le monde d’aujourd’hui !

Toutefois il ne faut pas confondre les valeurs que prône la méthode et les valeurs de la personne qui vient faire de la sophrologie. Seule la personne décide de ses propres valeurs. Simplement, en tant que sophrologue je respecte strictement un code déontologique respectant les valeurs citées ci-dessus.

 

Une question pratique et financière pour terminer.

La sophrologie est elle remboursée par la sécurité sociale ? Par les mutuelles ? 

Bien que la sophrologie puisse améliorer le bien-être ou la qualité de vie de certains patients, les séances réalisées auprès d’un sophrologue ne font aujourd’hui l’objet d’aucune prise en charge par la Sécurité sociale.

Toutefois c’est à nuancer.

-Des associations de malade rendent accessible la sophrologie en la programmant quasi systématiquement.

-Des associations culturelles et sportives la rendent accessibles avec des cotisations annuelles avoisinant le coût d’un sport classique. Votre comité d'entreprise peut, prendre en charge, votre adhésion annuelle de sophrologie en association. Exemple : association ALBA de Baden où j’interviens

-Des mutuelles offrent des possibilités de remboursement notamment dans des forfaits annuels dits de "médecine douce".Appelez les. Depuis le début de la crise sanitaire, il y a un nombre croissant de mutuelles santé qui désormais remboursent partiellement ou totalement la sophrologie et parfois l’assuré n’en a même pas connaissance !

-Les opérations offertes pour la population se multiplient, mairie, médiathèques, communautés de communes, caf, pole emploi. Parlez en autour de vous, cherchez l’information, malheureusement ce ne sont pas ces informations là qui arrivent directement sur vos réseaux sociaux, mais plutôt des publicités sponsorisées….cherchez l’information par différents canaux ! Les sites locaux sont en général ceux qu’il faut consulter.

 

Le petit mot de la fin ?

Si je faisais la promotion du Ju-ji-tsu au Bono je vous dirai d’aller en faire pour comprendre ce que c’est, alors de la même manière je crois qu’essayer la sophrologie répondrait davantage à toutes vos questions ! Merci Edouard pour ta contribution à faire connaître la sophrologie via cette interview J

 

 

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